Les premières fois marquent nos vies. Alors que l’habituelle rentrée littéraire laisse derrière elle des dizaines de sorties, les plumes ne cessent de remplir les pages blanches. Avant l’arrivée de la vague de sorties hivernales, La Quotidienne propose de s’installer confortablement au chaud avec deux primo-romanciers et des cases hautes en couleur.
Tout brûler, Lucile de Pesloüan
L’automne s’ouvre sur un choc. Après la sortie coup de poing de Triste Tigre, de Neige Sinno, les langues se délient autour de l’inceste. Lucile de Pesloüan arrive le 14 novembre avec un roman incisif baptisé Tout brûler (Points). À travers un ouvrage d’une centaine de pages en vers libres, l’autrice qui a écrit de nombreux ouvrages livres jeunesse, a décidé "de mettre le feu et faire table rase du passé". Durant son enfance, elle est victime d'inceste par son père et son frère. Le premier roman de l’auteure qui s’est à plusieurs reprises essayée à l’écriture avec notamment le roman graphique féministe Pourquoi les filles ont-elles mal au ventre ? (Hachette Romans) suit la narratrice, Stella. La protagoniste principale retrace les abus subis dans sa famille. 30 ans après les faits, elle décide de porter plainte, de dénoncer inceste et omerta, agresseurs et complices. Sa vie bascule. Aux yeux de sa famille et de la société, elle devient la personne par qui le mal est arrivé.
Tunnels, Michaël Sanlaville
Attachez vos ceintures, ça va secouer ! Michaël Sanlaville tient le bon bout du crayon et met la gomme à rude épreuve. L’auteur d’adaptations en BD de l’œuvre de Frédéric Dard (San-Antonio) fonce dans son nouveau projet, Tunnels, publié aux éditions Glénat. Après Lastman et Banana Sioule, le dessinateur issu du monde de l’animation revient le 7 janvier avec un thriller psychologique familial sous haute tension. À bord d’un break Volvo, une famille prend la route vers les vacances. Les tunnels s’enchaînent et l’équipage roule désormais le long d’un lac vert turquoise entouré de falaises abruptes. Après plusieurs kilomètres parcourus, une ambiance étrange règne sur le chemin. Un huis clos s’installe entre les pages menant les passagers au beau milieu d’une poursuite infernale.
Voir clair, Félix Moati
Un vent nouveau souffle sur les linéaires. A partir du 9 janvier, une plus ou moins jeune plume tente l’aventure de la littérature. Félix Moati, à l’affiche de la série Des Vivants de Jean-Xavier de Lestrade (Sambre) sur les Potages du Bataclan, quitte les plateaux de tournage pour se consacrer à son premier roman intitulé Voir clair (Éditions de l'Observatoire). L’histoire aurait pu être tout autre si Félix n’avait pas fait la rencontre de Joachim, qui lui demande d'écrire son histoire. Dès lors, le primo-romancier s’embarque dans le récit de son nouveau personnage, entre paternité chancelante, angoisses et mémoire familiale. Au cœur de ce projet, les mondes s’emmêlent et rassemblent notamment un frère aimé et rival, une compagne au bord de la rupture, un prêtre amoureux, un espion, une bande d’arnaqueurs. De Paris à Budapest, Félix Moati compose un roman sur la peur de grandir, la transmission impossible, et ces minuscules choix qui suffisent à faire basculer une vie.