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En février, c’est littérature

livres

Février a beau être le mois le plus court de l’année, il peut se targuer d’avoir un beau programme de sorties littéraires. Grands et petits lecteurs, La Quotidienne d’Union Presse dresse une petite sélection de trois romans à ne pas manquer.

En ce mois de l’amour, Léa Chamboncel revient le 22 février avec un essai à la forme originale, manifeste joyeux autant que conte philosophique moderne, intitulé Au revoir, Simone ! (Belfond). Après Plus de femmes en politique ! (Belfond, 2022 ; Pocket 2023), l’auteure réhabilite le féminisme politique et explore la possibilité de faire du militantisme féministe un projet politique inclusif et participatif.

Il était une fois, dans la France des années 2020, une mère (Simone) et une fille (Monica) qui partagent un même combat : vivre dans un monde plus juste, qui ne serait plus fondé sur l’exploitation et l’oppression. Leur vie commune et les liens qui les unissent sont faits de discussions nocturnes, de lectures féministes, de fabrication de pancartes, de réunions secrètes, de distribution de tracts, d’écriture inclusive et d’utopie. Jusqu’au jour où, au cours d'une manifestation, Simone est grièvement blessée et plonge dans le coma. Monica reprend le flambeau, continue leur combat tout en le documentant. Persuadée que sa mère va se réveiller, elle veut pouvoir tout lui raconter, tout lui montrer…

Comment le féminisme pourrait-il, à l’instar du socialisme au XIXe et XXe siècles, devenir un projet politique qui redéfinirait les rapports au sein de nos sociétés et permettrait de s’extraire de la domination, de l’oppression et de l’exploitation sociale et environnementale ? En quoi la lutte et la pensée féministes peuvent-elles nous aider à repenser notre rapport à la politique et nous aider à nous organiser ? Comment favoriser la place des féministes en politique ? Comment les féministes pourraient-elles se structurer au-delà de nos frontières pour proposer une nouvelle forme d’exercice du pouvoir et un nouveau projet politique ? Comment inclure les personnes les plus socialement dominées dans ce projet ?  C’est au travers d’un format hybride et d’un mélange des genres que j’ai décidé de réfléchir à ces questions : un essai qui emprunte quelques couleurs au récit. Un essai-fiction ? Une fiction-essai ? Appelez ça comme vous le souhaitez, mais sachez que vous tenez entre les mains une utopie.

Un jour après la Saint-Valentin, les romanciers et romancières vont s’activer. La collection de romans noirs EquinoX des Arènes fait découvrir la nouvelle enquête du journaliste Scott King à l’heure des réseaux sociaux.

Après Les Orphelins du mont ScarclawLa Tuerie Mcleod et Le Disparu du Wentshire, le quatrième épisode de la série Six Versions, Le Vampire d’Ergarth, reprend ce qui a fait le succès des précédents livres : un fait divers traumatisant toujours plein de mystère et de non-dits, un podcast qui refait l’enquête pour la décortiquer à travers six témoignages successifs de personnes ayant joué un rôle central dans l’affaire et qui finiront, à la fin du récit, par jeter un tout nouvel éclairage sur le drame… Le lecteur est manipulé de bout en bout par un Scott King omniscient qui nous promène comme dans un labyrinthe.

2018. Une vague de froid intense, connue sous le nom de « La bête de l’Est », s’abat sur l’Angleterre. Au bord de la mer du Nord, on découvre le corps congelé d’une blogueuse de 24 ans, Elizabeth Barton. Trois anciens camarades de classe sont condamnés pour ce meurtre. Mais les questions subsistent. Pourquoi les trois hommes auraient-ils commis un crime aussi abominable ? 2020. Le journaliste Scott King, auteur du célèbre podcast Six Versions, mène l’enquête. Des proches de la victime et des tueurs lui parlent d’un funeste challenge Internet auquel la jeunesse d’Ergarth semble participer.  Il apprend aussi l’existence d’un abattoir à l’écart de la ville. La sinistre légende du vampire d’Ergarth se dessine…

Avec Le Vampire d’Ergarth, Matt Wesolowksi met en scène un groupe d’adolescents complètement accros aux réseaux sociaux et à la célébrité virtuelle. Matt Wesolowski jette sur la jeunesse anglaise un regard sans fard mais aussi plein d’empathie. Il n’y a pas de méchants absolus, juste des adolescents perdus dans un monde de plus en plus impitoyable et où le regard de l’autre, la réputation deviennent des horizons indépassables.

La semaine de la Saint-Valentin se poursuit sur une note positive avec la sortie le 15 février du passager d'Amercœur (Robert Laffont) d’Armel Job. L’actuelle membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique signe un roman policier sensible, qui brosse le portrait d'un homme objet et sujet de terribles passions.

Automne 1988, vallée de l'Aisne. Le corps sans vie de Grâce Modave est retrouvé dans une falaise, où elle semble avoir chuté depuis sa villa isolée. La défunte est l’épouse de Maurice Modave, dit Momo, ancienne star du football local et riche propriétaire d’un magasin de chaussures à Liège. Si les gendarmes concluent rapidement au suicide, des zones d’ombres persistent autour de cette mort aussi soudaine que mystérieuse. Une aura de mystère se crée autour de Momo et de ses agissements – avec, en toile de fond, sa relation fusionnelle avec sa mère.