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"Nous, c’est la presse papier qui nous plaît" : Le Cri, un nouveau média print 

Le Cri

Le 30 octobre dernier, le réseau presse a accueilli un nouveau magazine papier : Le Cri. A l’occasion de la sortie de son premier numéro, Théo Moy, l’un des deux créateurs du titre, est revenu sur les origines du média, son public cible, ses supports de diffusion ainsi que sur son contenu.

L'élaboration du Cri vous a demandé un an et demi de travail. Comment ce nouveau magazine a-t-il vu le jour ? 

Théo Moy : On a tous les deux (Théo Moy et Paul Piccarreta, NDLR) travaillé pour la presse chrétienne. Moi, j'étais à La Croixces quatre dernières années. En même temps, on était assez investis dans des milieux composés de nouveaux chrétiens et chrétiennes qui sont engagés sur les questions écologiques, sociales, féministes. On s’est rendu compte que ces publics-là n'avaient pas vraiment de médias pour à la fois accompagner leurs interrogations et porter leur voix dans l'espace public. On a vraiment voulu créer ce média, en faisant le pari qu'en s'adressant à cette génération-là, on allait aussi à la fois toucher d'autres générations de chrétiens sociaux (également appelés les chrétiens de gauche, NDLR) mais aussi s'adresser à ceux qu'on appelle les chercheurs de sens, de manière un peu large. On sent que la question spirituelle interpelle quand même vraiment.

Le magazine a-t-il des spécificités ? 

Je pense qu'on aura une plus grande facilité à porter des engagements qui sont identifiés comme étant à gauche et puis, on s'adresse quand même plus spécifiquement à la jeunesse, donc avec un ton, je pense, un peu différent.

Pourquoi avoir choisi d’appeler ce média Le Cri ? 

TM: On cherchait quelque chose d'assez simple et un mot assez grand public, on va dire. C'était vraiment important pour nous de ne pas faire trop intello ou autre. Au final, ce mot s'est imposé. C’est aussi une référence à un passage d'une citation du pape François qui parle du cri de la terre et du cri des pauvres. En somme, on trouvait que pour un média, c'était un beau titre, Le CriEn plus, il y avait cette inspiration du pape François qui est une figure importante pour nous et également, ce lien un peu indissociable entre les questions écologiques et sociales.

Pourquoi avoir fait le choix d'un média papier ? 

C'est ce qu'on aime. Nous, c'est la presse papier qui nous plaît. C'est quand même une manière de sélectionner l'information, de proposer une respiration aussi. C'est une toute autre histoire qu'on raconte aux lecteurs et aux lectrices. Nous, c'est ce qu'on aime faire et, j'ajouterais encore plus, faire du magazine. On est un magazine, on n'est pas une revue, donc il y a un rapport magazine-société : je peux le feuilleter un peu partout, je peux le passer à mes potes, ça ne coûte pas 25 euros. Il y a quelque chose de très simple. En plus, ça reste un format accessible. On avait cette envie de proposer ce produit-là. On pense en plus que chez notre public, ça rejoint un souci qui est celui de la lecture, notamment de la lecture sur papier et de la déconnexion.

Quels sujets sont abordés dans Le Cri ? 

TM : Ça commence par les pages actualités, avec du beau reportage, des papiers qui croisent l'actualité avec notre regard. Il y a un dossier de fond qui peut être sur des sujets très variés. Ça peut porter autant sur des sujets à tonalité religieuse ou spirituelle que sur des sujets sur des enjeux de fond, comme l'agriculture, par exemple. Ensuite, il y a des pages spiritualités, avec un concept qui est une chronique autour d'un grand concept chrétien qui est croisé avec les questions de société. Par exemple, dans le premier numéro, il y en a une sur le pardon, avec à la fois une réflexion un peu théologique dessus, et en même temps, la manière dont, dans les milieux féministes, on se pose la question du pardon à travers les violences sexistes et sexuelles. Il y a aussi un commentaire d'évangile dans chaque numéro, qui sera fait par une personnalité très différente, qu'elle soit religieuse ou pas forcément religieuse. Ça pourrait être une personnalité culturelle. Il y a aussi une enquête dans chaque numéro.

Allez-vous proposer exactement les mêmes contenus sur le site web et la chaîne Youtube ?  

TM : Non. On a l'ambition de faire un vrai site d’actualité, avec des articles inédits toutes les semaines, avec une offre d'abonnement numérique qui permet à la fois de retrouver les articles du papier, mais qui permet de trouver beaucoup de contenus en plus.  Ensuite, sur YouTube, on pense vraiment à faire des formats plus grand public qui vont croiser les sujets religieux et ce qui se passe dans la société, dans la culture, pour toucher plus largement et pour toucher des nouveaux publics aussi. (Le site internet et la chaîne Youtube devraient voir le jour en 2026, NDLR)

Comment imaginez-vous l'avenir du titre ? 

TM : Notre enjeu fort est économique : c’est de pérenniser ce titre. L’enjeu majeur est donc de trouver 5 000 abonnés dans les trois prochaines années. Ensuite, on verra bien mais pour l’instant, on cherche vraiment à installer le magazine et à recruter des abonnés. C'est vraiment ce qui va nous occuper pendant les cinq prochaines années, je pense, avant que l'on puisse imaginer d'autres déclinaisons et d'autres titres, peut-être.