Rachida Dati lance une consultation sur la distribution de la presse écrite, confiée à Sébastien Soriano

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L’été dernier, le ministère de la Culture et celui de l’Economie et des Finances avaient missionné l’Inspection générale des affaires culturelles et l’Inspection générale des finances pour étudier la distribution de la presse écrite. La mission, centrée sur la vente au numéro, devait notamment comporter un volet d’analyse du lectorat de la presse papier et son impact sur le tirage, par famille de presse et mode de distribution. Huit mois plus tard, le rapport de cette mission a été remis à la ministre de la Culture Rachida Dati.

Et, pour y donner suite, cette dernière a décidé d’engager une consultation avec l’ensemble des acteurs de la filière presse. Confiée à Sébastien Soriano, ancien président de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes, et de la distribution de la presse (Arcep), celle-ci débutera le 22 avril et est prévue pour durer « six à huit semaines ». Il s’agira selon le ministère « d’apporter des réponses pérennes » à la filière, à la lumière des conclusions du rapport de l’Inspection générale des affaires culturelles et de l’Inspection générale des finances.

Selon le ministère, le document « formule un diagnostic actualisé sur la situation du secteur et élabore des propositions sur ses perspectives d’évolution à court et moyen termes ». « Plusieurs scénarios ont été étudiés ; ils mobilisent l’ensemble des acteurs nationaux et régionaux impliqués dans la distribution : éditeurs, imprimeurs, messageries, dépositaires, logisticiens et transporteurs ainsi que vendeurs », souligne le ministère. Et d’ajouter : « la distribution de la presse écrite, en particulier d’information politique et générale (IPG), sur l’ensemble du territoire national constitue, en effet, un pilier majeur du pluralisme d’opinion et un enjeu démocratique de valeur constitutionnelle soutenu par l’État ».

Or, cette dernière « a connu d’importants bouleversements depuis 25 ans avec le tournant numérique de la diffusion de l’information, entraînant une chute de 80 % des ventes au numéro en moyenne, qui se traduit par la contraction des chiffres d’affaires et de l’emploi des entreprises concernées, des restructurations, le rétrécissement de l’offre en points de vente, alors même que la bascule du lectorat vers le numérique demeure très inégalement engagée », observe le ministère. Lequel note que « les ventes au numéro devraient poursuivre leur baisse dans les prochaines années avec un risque possible de poursuite de destruction de valeur ». Une perspective à laquelle la consultation confiée à Sébastien Soriano doit permettre de répondre, au moins en partie