
Résidence Décoration a changé de forme et d’écrin. Désormais appelé RD, le magazine entend proposer à ses lecteurs une offre plus poussée de l’expérience décoration. Anne-Louise Seveaux, la nouvelle rédactrice en chef revient sur ce changement, épaulée par Timothé Mendes Goncalves, directeur de la communication chez Bleu Pétrol.
Pour vous, c’est quoi RD ?
Anne-Louise Sevaux : C’est un magazine déco, qui se différencie par son côté design. On insiste sur les beaux objets, sur les détails…, ce qui fait de lui un magazine assez haut de gamme. Avec cette nouvelle formule, il l’est encore plus, en étant davantage axé sur le reportage et l’humain. Il y a beaucoup d’architectes et de designers qui interviennent, de visites…
Comment on se retrouve à RD en venant de Ouest France ?
ALS : En fait, j’étais déjà dans le monde de la déco avant. Je suis passée par Ouest-France et en même temps j’écrivais pour des magazines tournés vers la décoration. Après un voyage de six mois à l’étranger je suis revenue en Normandie et je suis retournée à Ouest France. Au bout de 5-6 ans, j’ai eu envie d’autre chose, de retrouver de l’actualité plus douce et un rythme différent. Je savais que je n’étais pas faite pour faire de la presse quotidienne régionale toute ma vie.
Pourquoi avoir décidé de changer le magazine ?
ALS : C’est mon deuxième numéro, je suis arrivée en octobre. Pour le premier, j’ai commencé à amorcer quelques nouveautés, apprendre à connaître l’équipe… Je pense que c’était dans les tuyaux de changer la formule, de trouver de nouvelles idées. En parlant à Bertrand Le Port (N.d.l.r : le directeur de la publication) on s’est dit : quitte à changer, autant y aller à fond.
Timothé Mendes Goncalves : Le changement était en effet dans les tuyaux. Le magazine a fêté ses 30 ans en fin d’année 2023. Il y a bien sûr eu des modifications entre temps, mais l’idée, c’est aussi de faire évoluer le magazine. On repart sur un nouveau produit, avec une petite révolution dans les rubriques, toujours dans l’objectif de monter en gamme et de proposer du contenu intéressant à nos clients.
Comment avez-vous procédé pour mettre au point cette nouvelle formule ?
ALS : J’avais des idées de nouvelles rubriques, je voulais m’intéresser aux grandes familles de la déco, du design ou les entreprises, comme Pierre Frey pour ce numéro. Nous avons également ajouté des pages shopping autour de l’art de la table et de la gastronomie. L’idée est venue avec le numéro de Noël où nous réalisons des pages shopping spécialement pour cette fête. Nous nous sommes dit que ce serait intéressant de décloisonner certaines rubriques. Une fois qu’on a mis ça en place, il s’agissait de dépoussiérer la maquette pour mettre de l’air dedans. Tout s’est fait naturellement, personne à la rédaction n’a trop peur du changement.
TMG : Quant au changement de nom, sur nos réseaux, le picto était déjà RD, donc sur ce point, ça a coulé de source. On ne s’est pas dit : on change de nom, c’est arrivé naturellement. Le lecteur ne devrait pas être trop perdu, même si on sait qu’il va falloir un peu de pédagogie, mais c’est normal. Sur la maquette, on cherche aussi à se démarquer des autres titres, avec une belle photo pleine page, et vivante.
Quels sont les objectifs de cette nouvelle formule ?
ALS : L’objectif, c’est d’être numéro 1 des ventes ! (rire). On cherche à séduire plus de lecteurs sans pour autant perdre les habitués. RD a 30 ans, on est relativement jeune, il faut continuer de séduire et chercher les trentenaires, quarantenaires, donner envie, inspirer.
Comment fait-on pour rester une référence ?
ALS : Il faut des nouvelles formules ! L’idée de la décoration c’est qu’elle évolue et il faut s’adapter. Le fait d’avoir 30 ans, ça montre une connaissance de notre part. On est capables de renouveler l’équipe, se servir des archives pour réinventer, se servir de ce qui marche… Il faut garder l’esprit design, en cherchant les tendances et nouveautés, s’intéresser, comme avec Pierre Frey et le fait qu’ils ont 100 ans.
Vous augmentez le tirage, pouvez-vous expliquer ce choix ?
TMG : L’idée c’est d’avoir plus de points de distribution et de mieux servir les marchands de presse. On partait sur 30 % et en fait, c’est plutôt 40 % de plus. Cela s’est fait sur conseil de notre régleur. Nous avons aussi la possibilité de nous réguler. On augmente le tirage parce qu’on y croit, on est convaincus par le projet que l’on a monté.